Hypersomnies

Narcolepsie et hypersomnie idiopathique

C'EST FREQUENT ?

Les hypersomnies regroupent plusieurs troubles du sommeil caractérisés par une somnolence diurne excessive. La narcolepsie, la forme la plus connue, affecte environ 0,02 à 0,05 % de la population mondiale. La fréquence de l’hypersomnie idiopathique est inconnue, probablement plus fréquente. Ces troubles débutent souvent à l’adolescence ou chez le jeune adulte et sont fréquemment sous-diagnostiqués, en particulier l’hypersomnie idiopathique.

QUELS SONT LES SYMPTÔMES ?

La narcolepsie se manifeste par une somnolence excessive pendant la journée, avec des épisodes de sommeil soudains et irrésistibles. Elle s’accompagne parfois de cataplexie, une perte soudaine du tonus musculaire déclenchée par des émotions positives, comme le rire. D'autres symptômes incluent des hallucinations hypnagogiques, les paralysies du sommeil, et une agitation au cours de la nuit.

L’hypersomnie idiopathique, en revanche, se caractérise par une somnolence diurne excessive sans cataplexie ni perturbations majeures du sommeil nocturne. Les personnes atteintes peuvent avoir des difficultés à se réveiller le matin, une sensation de sommeil non réparateur malgré une durée de sommeil prolongée, et un besoin accru de siestes qui ne les revitalisent pas.

QUELLES SONT LES CONSÉQUENCES ?

Ces troubles ont un impact majeur sur la vie quotidienne. Ils peuvent nuire aux performances scolaires ou professionnelles, entraîner des accidents de la route ou du travail, et générer une détresse émotionnelle due à une diminution de la qualité de vie. Les symptômes peuvent également favoriser l’isolement social, l’anxiété et la dépression, exacerbant les difficultés liées à la gestion du trouble. Ces pathologies exposent à un risque accidentel important.

COMMENT CA MARCHE?

La narcolepsie est liée à une dysfonction de l’hypocrétine (ou orexine), un neurotransmetteur qui régule l’éveil et le sommeil. Dans la narcolepsie de type 1, une perte importante des neurones à hypocrétine est observée. La narcolepsie de type 2, sans cataplexie ni déficit en hypocrétine identifiable, a des causes encore mal élucidées. L’hypersomnie idiopathique, quant à elle, n’est pas liée à un déficit en hypocrétine, et ses mécanismes sous-jacents restent largement inconnus. Elle pourrait impliquer des anomalies dans la régulation des cycles veille-sommeil ou une hypersensibilité du cerveau à certains signaux du sommeil. 

ÇA SE SOIGNE ?

Il n’existe pas de traitement curatif pour les hypersomnies, mais les symptômes peuvent être atténués par plusieurs approches. La prise en charge repose d'abord sur des ajustements comportementaux, comme la structuration des horaires de sommeil, l’instauration de siestes planifiées. Les médicaments jouent un rôle central dans le traitement des symptômes. Il s’agit principalement de traitements éveillants, comme le modafinil, le pitolisant, le solriamfétol ou le méthylphénidate. Les personnes atteintes d’hypersomnie doivent faire l’objet d’un suivi spécialisé dans des centres de référence.