
SYNDROME DE RETARD
DE PHASE DU SOMMEIL
C'EST FREQUENT ?
Le syndrome de retard de phase du sommeil (SRPS) est un trouble de l’horloge biologique bein plus fréquent qu’on ne le pense, touchant environ 1 à 3 % de la population générale. Il est plus fréquent chez les adolescents et les jeunes adultes, probablement en raison des changements biologiques de l’horloge interne à cet âge. Ce trouble se caractérise par une incapacité à s’endormir et à se réveiller aux horaires conventionnels, malgré un sommeil de qualité normale lorsque les horaires sont adaptés.
QUELS SONT LES SYMPTÔMES ?
Les personnes atteintes du SRPS ont souvent du mal à s’endormir avant très tard dans la nuit, parfois après 2 ou 3 heures du matin. En conséquence, elles éprouvent des difficultés à se réveiller le matin pour respecter les contraintes scolaires ou professionnelles. Si elles suivent leur rythme naturel, elles peuvent dormir normalement pendant 7 à 9 heures. Le trouble entraîne souvent une fatigue diurne, une somnolence excessive et une perturbation de la vie sociale et professionnelle.
QUELLES SONT LES CONSÉQUENCES ?
Le SRPS peut avoir un impact significatif sur la qualité de vie, notamment en cas d’obligations incompatibles avec le rythme biologique. Il peut entraîner un risque accru d’échec scolaire ou professionnel, des symptômes d’anxiété ou de dépression, et un isolement social. À long terme, une privation chronique de sommeil liée à des horaires imposés peut augmenter les risques pour la santé générale.
COMMENT CA MARCHE?
Le SRPS résulte d’un décalage de l’horloge biologique interne par rapport aux horaires de sommeil et d’éveil conventionnels. Ce décalage est souvent dû à une faible sensibilité à la lumière matinale et à une exposition excessive à la lumière artificielle en soirée, qui retardent la sécrétion de mélatonine, l’hormone favorisant l’endormissement. Il trouve une origine génétique. Ce phénomène peut être aggravé par des habitudes de vie, comme l’utilisation d’écrans avant le coucher ou des horaires irréguliers.
ÇA SE SOIGNE ?
Le traitement du SRPS vise à resynchroniser l’horloge biologique avec les horaires sociaux. La luminothérapie est souvent utilisée pour exposer la personne à une lumière intense le matin, ce qui avance l’horloge biologique. À l’inverse, l’utilisation de lunettes filtrant la lumière bleue en soirée peut réduire l’effet retardateur de la lumière artificielle. La prise de mélatonine à faible dose en début de soirée peut également aider à avancer l’endormissement. Une thérapie comportementale peut être proposée pour renforcer les bonnes habitudes de sommeil, comme se coucher et se lever à horaires réguliers. Dans les cas sévères, une adaptation des horaires professionnels ou scolaires peut être nécessaire.